Street-art Coney Island, Danielle Mastrion

Le street-art à travers le monde

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Je vous propose une collection d’articles appelée “A travers le monde”. Ces petites pastilles proposeront des sujets, des expériences que j’ai vécu dans plusieurs parties du globe. Art, culture, moment de vie, gastronomie, autant de thèmes qui pourront être abordés ici.

Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur le street-art.

Dans les villes que je découvre pendant mes voyages, j’aime parcourir les rues, les bâtiments et admirer des fresques, des collages, des graffs. Je ne peux pas m’empêcher de les prendre en photo, j’adore ça.

STREET-ART DES CHAMPS...

Longtemps décriées comme étant du vandalisme, ces oeuvres sont peu à peu devenues incontournables dans le paysage urbain voir rural 🙂 !

Vous connaissez Street-art City ? Cet endroit à l’air assez dingue. Il réunit, au coeur de l’Allier, des lieux de résidence pour les artistes, qui peuvent exprimer leur création comme bon leur semble. Initialement, cet endroit était un centre de formation des PTT. Abandonné en 1992, un couple de mécènes qui n’y connaissait rien au street-art, a décidé de racheter le lieu et d’en faire un gigantesque terrain d’expression pour les street-artistes. Les grands bâtiments en béton tous moches, ont été bombés, colorés, magnifiés par ces artistes qui en ont fait un lieu assez incroyable. Street-art city se visite, et j’aimerais vraiment y aller un jour.

Street art City
© Pierre d’Ornano

... STREET-ART DES VILLES

Le street-art fait partie de l’identité d’une ville et ça ne date pas d’hier ! Même si l’Homme (et la femme, hein, on est bien d’accord 😉) a toujours peint, sculpté, dessiné, on estime la genèse du street-art vers la fin du XXème siècle. Ce mouvement artistique totalement interdit ❌ et incompris par une large partie de la population, était un moyen d’expression, de revendication et il faut le dire, d’appropriation de territoire. Plusieurs techniques et matériaux sont alors utilisés : le pochoir, la bombe, le collage, la mosaïque, etc.

Les oeuvres de street-art n’ont pas pour vocation de rester indéfiniment dans la rue. Elles s’effacent, se font ravaler la façade par d’autres street-artistes, vivent avec le temps et l’environnement qui les entourent.

Voici des exemples d’oeuvres que j’ai trouvé belles au cours de mes voyages et juste à côté de chez moi, à Paris.

LES REVENDICATIONS

Comme je vous le disais précédemment, le street-art est un moyen d’expression et pour certains, de revendication. Messages politiques, sociaux, écologiques, tous les sujets y passent et permettent aux passants de comprendre en un instant ce que l’artiste a voulu dire.

La première fois que j’ai découvert ce pochoir, c’était à Burgos en Espagne, en 2016. Pendant ce voyage, j’ai traversé la Galice, la Castille-et-Léon et le Pays Basque. A chaque fois que nous nous arrêtions dans une ville, nous avons retrouvé ce pochoir. Tout le nord du pays était poché “Refugees Welcome”. La crise migratoire causée par les guerres de Syrie, Libye et j’en passe, ont fait réagir cet artiste qui a voulu faire passer un message de solidarité aux exilés. J’ai retrouvé plus tard ce pochoir en France et en Italie et je ne sais toujours pas comment s’appelle l’artiste engagé qui l’a réalisé.

Pochoir Refugees welcome

Nous sommes à Venise, en 2017. Sur une porte en bois, dans un quartier excentré de la frénésie touristique (oui, il y en a encore 😊), je tombe par hasard sur cette oeuvre de Bambi. Cette street-artiste engagée a décidé de faire passer un message. Voici comment je l’ai interprété, mais ce n’est peut-être pas du tout comme ça qu’il faut voir les choses (chacun est libre de se faire son avis après tout).

Alors que la ville est régulièrement confrontée aux dérèglement climatique, Bambi choisie de faire ce graff, ici à Venise.

Un ours polaire et le pape sont dans une gondole, penchée par le poids de l’animal. Le pape, au visage serein et détendu, béni l’ours. Comme s’il voulait dire que la religion pouvait nous protéger de la montée des eaux, de la fonte des glaces… Sur la droite, nous voyons un Iceberg ridiculement petit, qui nous fait comprendre que la religion ne nous sauvera pas. Le pape et l’ours vont tomber à l’eau, personne ne sera sauvé et Venise finira sous les eaux 🌊

LE DETOURNEMENT DU MOBILIER URBAIN

Je suis allée à Florence en 2019. La fan de street-art que je suis était ravie de découvrir que les panneaux de la ville étaient magnifiés par la main de Clet Abraham 😃

Le détournement des panneaux de circulation ⛔ est la spécialité de l’artiste. Il joue avec les formes, construisant ainsi des scènes singulières, drôles et engagées. Ses oeuvres sont indissociables de la ville puisqu’il s’y est installé il y a quelques années, mais vous pourrez peut-être avoir la chance de voir son art dans d’autres villes du monde, puisqu’il sévit un peu partout.

Street-art, Clet Abraham
Street-art, Clet Abraham, panneau sens interdit policier

LES POCHOIRS

En juin 2018, Banksy était à Paris. Un an auparavant, j’étais heureuse de découvrir ses oeuvres dans une galerie à Amsterdam.

Mais là, ce n’était pas pareil, je les voyais en vrai, dans la rue, sans système d’alarme, sans lumière artificielle. Elles étaient là, devant moi, brutes et magnifiques. J’ai été subjuguée en découvrant ses pochoirs devant la Sorbonne et l’issue de secours du Bataclan. Je suis restée de très longues minutes à les contempler, comme si tout cela était irréel.

Le pochoir du Bataclan est un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Cette oeuvre représentant un enfant au visage baissé et triste, a été volée. Oui, ils ont volé une porte 😲 ! Il faut le faire quand même, en plein Paris, dans un quartier animé…

Celle de l’Homme donnant un os à un chien, venant de la propre patte de l’animal, a été mise sous une vitre de plexiglas pour ne pas être détériorée, tout comme ses autres oeuvres parisiennes, à l’exception du rat sur le panneau publicitaire de Beaubourg qui lui aussi a été volé 😲. Oui, vous avez bien lu, le rat poché sur le panneau publicitaire a été découpé et emmener par l’auteur des faits (incroyable !).

Quand un street-artiste mondialement connu comme Banksy s’installe dans une ville et colle, poche dans les rues, il n’est pas rare de les retrouver sous des vitres de plexiglasse après son passage. D’antan nettoyées par les municipalités, elles sont maintenant préservées, choyées et bichonnées. Beaucoup s’étonnent de les voir arracher mais n’est-ce pas la destinée de toutes oeuvres urbaines ? Ce n’est pas parce qu’il est maintenant ultra coté, que ses oeuvres doivent faire preuve d’un traitement de faveur particulier (ce n’est que mon avis bien sûr). La vie des oeuvres de street-art est éphémère, c’est le jeu, il faut l’accepter, et c’est aussi ça qui font leurs beautés.

Banksy, pochoir porte du Bataclan, Paris
Pochoir Banksy, Paris Sorbonne

Miss.Tic est une artiste parisienne. Quand j’étais à la fac dans le quartier latin à Paris, je marchais entourée de ses pochoirs. Ils faisaient partie de mon quotidien et j’aimais lire ses messages revendicateurs et féministes. Miss.Tic pochait également dans d’autres quartiers de la capitale. Vous pouvez en voir rue de Charonne, ou bien dans le 18ème arrondissement. Ouvrez l’oeil, elle est incontournable à Paris.

Pochoir Miss.Tic, Paris

LES COLLAGES

Les collages ont une durée de vie assez courte. La pluie, le vent, les mains arracheuses… Autant de raisons pour les voir disparaître rapidement. Vite fait collé, mais vite fait détérioré ! Ils sont éphémères donc, mais magnifiques 🤩

Ce collage de Frida Kahlo est à Montréal. On voit bien ici qu’il a subi quelques petits désagréments, mais je trouve que ça le rend encore plus sublime. Ca lui donne du caractère, du cachet, magnifié par ce mur de briques brutes.

Collage Fridao Kahlo, Montréal

Ardif aime l’architecture et la nature. Ces oeuvres sont un parfait mélange des deux, à l’image de ce collage, entre chat et machine, qui fait partie de sa série des “Mechanimals”. Artiste parisien, il colle ses oeuvres principalement dans la capitale, mais aussi dans le monde entier. La finesse de ses traits est impressionnante et rend à la fois ses oeuvres très techniques et poétiques. Celle-ci était dans le quartier de Ledru-Rollin à Paris (je ne sais pas si elle existe encore). J’ai été captivée par tous les détails qui la compose et je trouve que son travail est toujours impeccable.

Collage Chat mécanic, Ardif

LES OEUVRES MONUMENTALES

Avant, sur le mur longeant la fontaine Stravinsky à Paris, il n’y avait que l’oeuvre Chuutt 🤫 de Jef Aérosol représentant Salvador Dali. Mesurant 350m2, elle a été rejointe en juillet 2019 par la spectaculaire fresque de Obey Giant. Puis, un chat en mosaïque s’est installé entre les deux, mais malheureusement, je n’ai pas réussi à savoir le nom de l’artiste qui l’a réalisée. Cette oeuvre a été littéralement oubliée des médias et c’est bien dommage, car je trouve qu’il apporte beaucoup de couleur à ce mur incroyable.

Les manèges de Coney Island sont à eux seuls des oeuvres d’art. A la nuit tombée, leurs lumières vous plongent dans un univers magique, c’est sublime ! Et pour couronner le tout, vous trouverez ici beaucoup de peinture de street-art, et notamment cette immense fresque représentant une sirène, avec en fond les attractions de Coney Island. Danielle Mastrion, l’artiste qui l’a réalisée, aime jouer avec les couleurs et propose souvent des peintures murales représentant des icônes culturelles ou des militants des droits humains.

Street-art Coney Island, Danielle Mastrion

Allez, place à la musique 🤸‍♂

MA PLAYLIST

Parce que le street-art est né dans la rue, qu’il fait parti de la culture hip-hop, nous allons naturellement écouter une playlist 100% rap avec trois titres made in street.

Tambour Battant, Surf the Wave ft. Jahdan Blakkamoore, Delie Red X & D2 Tha Future

Attention, gros gros son ! Les dj de Tambour Battant ont réussi un featuring complètement dingue !!! Les samples et les mix des dj mêlés avec le flow des rappeurs sont déments ! On ajoutera la performance des danseurs dans ce clip 100% tournée dans la rue, c’est juste parfait 👍 Ce titre est d’une puissance incroyable et à mon avis, il est à écouter très très fort.

Fonky Family, Art de rue

Bah oui, évidemment que ce titre à toute sa place dans cette playlist ! La Fonky a accompagné mon adolescence et particulièrement cette chanson 😊. Le rap marseillais était alors à son apogée et franchement, dès fois, des groupes comme la FF me manquent un peu 😉

Saian Supa Crew, Y'a

Restée plus confidentiel que les titres de l’excellent album KLR, Y’a est ultra pêchue ! Le Saïn Supa Crew, avec leurs flows de malade qui ont fait leur réputation et leur succès nous entraîne dans cette chanson qui va à 100 à l’heure. Aucune pause, aucun moment de répit, le rythme de Y’a ne s’arrête jamais et nous entraînent dans un tourbillon musical ultra addictif !

Voilà pour ce petit tour d’horizon du monde du street-art. J’ai mis en ligne plein de photos prises pendant mes voyages sur mon compte Pinterest. N’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil 👀


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