Pour commencer cette nouvelle année, j’ai décidé de présenter un classique de chez classique, un livre incontournable, Sur la route de Jack Kerouac. Il résume un peu l’identité de mon blog, à savoir lecture et voyage et je trouvais qu’aborder la nouvelle année avec ce livre n’était pas mal 🥂 (mais ça ne tient qu’à moi).
J’ai lu ce livre un peu tard. Mon adolescence était finie depuis longtemps (bon débarras 👋), j’avais déjà sillonné une partie du Grand Ouest américain, mais, mes envies de grands voyages, de découvertes ne me quittant pas, il était temps que je m’attèle à ce monstre de la littérature américaine.
Sur la route est quasiment une autobiographie, écrite en trois semaines, sur un rouleau de papier de 36 mètres. Il raconte les voyages de Sal Paradise (alias Jack Kerouac) et ses amis comme le mythique Dean Moriarty, aux cœurs des Etats-Unis. Des rencontres, des paysages, de la philosophie, des drogues…le parfait combo pour écrire une histoire sur la jeunesse américaine, en quête d’idéaux et de liberté.
La construction du livre en elle-même ne m’a pas dérangée, mais je comprends parfaitement qu’elle puisse en rebuter certains : pas de paragraphe, pas de saut de ligne, pas de chapitre. Kerouac a littéralement jeté l’histoire sur les pages, sans se soucier de la forme, du confort de lecture. Rien à foutre du conformisme, des codes d’écriture, le lecteur lira ce livre comme il lui plaira !
Dès le début, j’étais intriguée par la vie de Sal Paradise, Dean Moriarty, Carlo Marx et les autres. Je voyageais avec eux, partageais leurs histoires, sans toutefois vouloir y participer. J’essayais de comprendre leurs pensées, leurs états d’esprits…bref, j’étais spectatrice.
Et puis, au bout d’un moment, j’en ai eu assez de voyager avec eux. J’en avais marre, il ne se passait plus rien, je voulais rentrer à la maison. Mais j’ai continué, parce que je ne suis pas une lâcheuse , et je suis repartie sur les routes.
J’ai fui, j’ai tracé, j’ai essayé de comprendre des choix de vie qui me paraissent fous, je suis retournée dans la bande, happée par ce désir de voyage, de rébellion, d’excès.
Et c’est précisément là où j’ai compris le livre. Oui, il est quasiment autobiographique, je l’ai déjà dit, et c’est pour cela que par moment, je m’ennuyais. Je me souviens de mes aventures avec mes amis quand j’étais plus jeune, de nos amitiés fusionnelles, nos histoires d’amour tordues, nos excès en tous genres. Et puis aussi du désir de tout vouloir voir disparaître, parce que nous étions trop souvent ensemble, trop liés, ce besoin de solitude que je prenais de temps à autre. Mais au bout d’un moment, je m’ennuyais, comme dans le livre… Et, de nouveau, j’avais cette envie d’être avec eux, de vivre, de rire, de m’engueuler, de voyager. Sur la route, c’est ça, c’est la vie d’une jeunesse américaine, c’est cette quête de liberté, avec ses déviances. Il m’a transporté ailleurs, dans un autre pays, avec de nouvelles personnes, mais également dans mes souvenirs, me faisant sourire quelques fois, me rappelant des trucs insensés que l’on faisait…des débats enflammés…tant de choses qui m’ont construites. Aujourd’hui, j’ai une vie beaucoup plus calme, beaucoup plus posée, mais je ne regrette absolument pas toutes ces années qui m’ont permis d’être ce que je suis.
Pour tout cela, ce livre est important pour moi. Il est un rappel à ma jeunesse.
Pirate avec un léger mal de mer, j’aime sillonner le monde à travers mes voyages et mes lectures.