Menton

La face cachée de Menton

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Menton, cette jolie ville de la Côte d’Azur m’a toujours attirée, donc je me suis dit qu’il serait peut-être temps de la visiter.

Et pour tout vous avouer, chaque année, quand je regarde Top Chef (j’aime bien, c’est mon petit plaisir télévisuel qui me fait saliver 😋), il y a toujours une épreuve à Menton, dans le restaurant ⭐⭐⭐ de Mauro Colagreco. Et ce que j’adore dans cette épreuve, c’est la vue qu’il y a depuis le restaurant ! On voit au fond, les couleurs jaunes, oranges, rosés de la ville, et le bleu de la mer, c’est magnifique.

Après des années à m’imaginer me balader ici, me voilà arrivée dans la célèbre ville du citron qui en a fait sa renommée 🍋. Et j’avoue avoir eu un avis très mitigé.

CE QUE J’AI AIME

La ville est splendide, ça, il n’y a pas de débat. Construite sur une colline, on dirait qu’elle plonge dans la mer. Les petites rues de la vieille ville ont conservé un charme indéniable, et les couleurs des bâtisses tapent dans l’œil. C’est vraiment un bonheur pour les photographes amateurs 🤩

Menton

Le fait qu’elle soit située à la frontière italienne apporte également une note agréable. On entend parler aussi bien le français que l’italien (d’ailleurs, beaucoup d’Italien tiennent des petits restos sympathiques), ce qui nous transporte de part et d’autre de la frontière à chaque coin de rues.

CE QUE JE N’AI PAS AIME

La quiétude de la vieille ville est vite oubliée dès que l’on sort de son enceinte. Le bruit des voitures et des camions qui traversent la frontière dans les montagnes est insupportable. Par moments (et je n’exagère pas), j’avais l’impression d’être sur le périph parisien.

Mais ce n’est pas ce qui m’a le plus choqué à Menton. Comme je l’ai dit, la ville est située à la frontière italienne, là où de nombreux migrants essaient de passer de l’Italie vers la France. Il y a une vraie crise migratoire dans la région, mais l’inhumanité qui en découle m’a profondément choquée.

Déjà, à la gare. La police des frontières est omniprésente et contrôle systématiquement tous les groupes d’hommes noirs, c’est flagrant. On pourrait se dire que les agents font leur job, mais la façon dont ils traitent ces personnes est à gerber. Tutoiement et mépris, qui vire très rapidement à des interpellations musclées sous les yeux des riverains qui ont l’air d’être habitués à ce « spectacle ».

Et cela ne s’arrête pas à la gare. Avec mon copain, on aime beaucoup faire des randos sur des GR. Donc nous avons emprunté un sentier qui borde la frontière avec l’Italie (il était hyper dur, on en a bavé 😅). Pas la peine de monter très haut pour se rendre compte des conditions dans lesquelles les migrants traversent la frontière : les sentiers sont jonchés de vêtements, de nourriture mise à l’abri dans des sacs plastiques, et de divers objets qui peuvent les aider dans leur traversée.

A côté, des panneaux accrochés sur les luxueuses villas qui bordent les chemins, affichent la couleur : “attention, vous êtes filmés’, “attention, chien méchant”, “maison sous vidéosurveillance”… Le contraste est difficilement supportable. D’un côté, vous voyez et imaginez la misère sur les chemins, et de l’autre, vous apercevez la surabondance, la richesse, les voitures de luxe et les yachts amarrés dans la mer en contrebas. Il y a quand même un problème !

Ça m’a foutu le cafard de passer par là, ça m’a révolté, j’avais envie de partir loin. Je suis persuadée que le repli n’est pas une solution. Les murs et les frontières n’ont jamais empêché les gens de passer. Certains l’ont compris comme Cédric Herrou qui aide les migrants de la région à son niveau.

Ce qui est dingue, c’est que mon copain et moi, nous pouvions (si on avait voulu), passer la frontière comme ça, sans rien demander et sans aucune crainte. Alors que pour d’autres, ce n’est pas du tout la même histoire.

POUR RESUMER

Ce contraste entre riches bien tranquilou dans leur villa et les migrants a été d’une grande violence pour moi. Cette violence sociale, ce mépris de la police des frontières l’a emporté sur la beauté de la ville. C’est pour cela que je ne retournerais pas dans la région, du moins, tant que la situation restera comme ça.

Malgré tout, Menton est une bien belle ville que j’ai pris plaisir à photographier. Pour découvrir mes clichés, rendez-vous sur mon compte Pinterest.


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