La quiétude de la vieille ville est vite oubliée dès que l’on sort de son enceinte. Le bruit des voitures et des camions qui traversent la frontière dans les montagnes est insupportable. Par moments (et je n’exagère pas), j’avais l’impression d’être sur le périph parisien.
Mais ce n’est pas ce qui m’a le plus choqué à Menton. Comme je l’ai dit, la ville est située à la frontière italienne, là où de nombreux migrants essaient de passer de l’Italie vers la France. Il y a une vraie crise migratoire dans la région, mais l’inhumanité qui en découle m’a profondément choquée.
Déjà, à la gare. La police des frontières est omniprésente et contrôle systématiquement tous les groupes d’hommes noirs, c’est flagrant. On pourrait se dire que les agents font leur job, mais la façon dont ils traitent ces personnes est à gerber. Tutoiement et mépris, qui vire très rapidement à des interpellations musclées sous les yeux des riverains qui ont l’air d’être habitués à ce « spectacle ».
Et cela ne s’arrête pas à la gare. Avec mon copain, on aime beaucoup faire des randos sur des GR. Donc nous avons emprunté un sentier qui borde la frontière avec l’Italie (il était hyper dur, on en a bavé 😅). Pas la peine de monter très haut pour se rendre compte des conditions dans lesquelles les migrants traversent la frontière : les sentiers sont jonchés de vêtements, de nourriture mise à l’abri dans des sacs plastiques, et de divers objets qui peuvent les aider dans leur traversée.
A côté, des panneaux accrochés sur les luxueuses villas qui bordent les chemins, affichent la couleur : “attention, vous êtes filmés’, “attention, chien méchant”, “maison sous vidéosurveillance”… Le contraste est difficilement supportable. D’un côté, vous voyez et imaginez la misère sur les chemins, et de l’autre, vous apercevez la surabondance, la richesse, les voitures de luxe et les yachts amarrés dans la mer en contrebas. Il y a quand même un problème !