L’univers est très sombre et la narration est vraiment particulière. L’emploi de la première personne du singulier est attribué à l’un des chasseurs, tandis que la troisième personne du singulier et l’italique sont réservées au “fugitif”. Le “je” versus le “il”. Comme si le fuyard n’avait pas le droit à la parole, comme s’il y avait déjà une distance entre lui et eux, appuyé par le récit et le déroulement de l’histoire. Il n’est nul doute que l’emploi du “il” participe au mystère du personnage. A contrario, le “je” représentant le chasseur, indique la force et la domination.
Bien plus que l’emploi de ces pronoms personnels, l’histoire nous questionne sur plusieurs choses : la méfiance de l’autre d’abord, les interrogations, la rage, la haine. Tout tourne autour de l’autre, cet être inconnu si terrifiant. Ne pas savoir, ne pas essayer de comprendre l’autre. Vouloir à tout prix avoir des réponses, trouver une explication à quelque chose qui paraît pourtant sans importance. Et puis au fond, de quoi je me mêle ? Au fur et à mesure de l’histoire, nous voyons grandir la rumeur et sa dangerosité. Sans en dévoiler trop, elle peut-être responsable du pire.