La tresse de ma grand-mère
Alors que tout à fait par hasard je me trouvais dans ma librairie préférée (mais vraiment un hasard total 😁), je regardais attentivement les livres posés sur les étales. Ceux qui attirent le plus mon attention sont ceux avec une note de la libraire. J’adore lire les avis, et je me fis beaucoup à eux. Celui-ci avait son petit bandeau écrit à la main. Je le lis, je le prends !
L'HISTOIRE
La tresse de ma grand-mère d’Alina Bronsky raconte l’histoire de Max 5 ans et de ses grands-parents russes, fraîchement émigrés en Allemagne dans un foyer de réfugiés juifs.
Ce trio est mené d’une main de fer (et tendre, il faut le reconnaître) par Margo, la grand-mère, personnage loufoque, hypocondriaque, méchante (par moments), antisémite (pas pratique quand on habite dans un foyer de réfugié juif et que l’on est soi-même issu d’une famille juive ), raciste…la totale !
Elle surprotège Max son petit-fils qui n’a pas le droit de faire grand-chose sans que ce soit validé par ses soins. Elle le traite comme un imbécile, incapable de se prendre en main. C’est simple : si elle n’était pas là pour lui, il serait certainement mort depuis longtemps !
Max, qui ne connaît que ce mode d’éducation, n’a pas l’air très embêté par les remarques et l’étouffement de sa grand-mère et mène sa vie comme il peut.
Gengis, le grand-père, est complètement effacé. Il parle très peu et laisse sa femme gérer la vie quotidienne et l’éducation de Max.
Sauf que voilà. Il va tomber amoureux de Nina, leur voisine, et vivre son histoire avec elle, sans pour autant quitter Margo qui s’en accommodera.
Au fil des pages, nous découvrons l’histoire de cette famille singulière. Pourquoi sont-ils partis de Russie ? Où sont les parents de Max ? Quelle vie ont-ils eu plus jeunes ? Tout cela est dévoilé au fur et à mesure.
L’autrice traite de sujets forts à travers l’histoire de cette famille : l’exil, les secrets, la vie de couple etc.s
CE QUE J’AI AIME
Ce que j’ai aimé le plus, c’est la force de l’écriture. Tout le texte est très drôle. Le personnage de Margo, aussi horrible soit-il, est attendrissant grâce aux mots qu’elle emploie et aux remarques qu’elle fait. C’est une femme forte, que la vie n’a pas épargnée. Elle encaisse, subit, se tait, pour ne pas briser cet équilibre fragile qui maintient sa famille unie.
Ce roman aurait pu être très triste si l’autrice n’avait pas mis l’accent sur la personnalité atypique de Margo. Par moments, elle me faisait penser à Mamie Luger, cette petite mamie au langage cru, sans aucun tact, mais tellement drôle (malgré elle 😅).
Le regard de Max est aussi important dans le livre. Nous le suivons de sa plus tendre enfance, au début de l’adolescence (à peu près). Il grandit entouré de ces adultes particuliers, qu’il ne comprend pas toujours mais pour qui il a beaucoup d’affection. Ce grand-père mystérieux, qui lui permet par moments de s’évader de l’emprise de sa grand-mère, en lui offrant une glace au parc par exemple (scandale si Margo l’avait su ! 🤣), et cette grand-mère étouffante sans qui il est perdu, mais qu’il aimerait bien voir s’éloigner de temps en temps 😅.
En grandissant, il apprend à analyser les comportements, les secrets, il apprend son histoire et détricote le fil de sa vie.
Si vous souhaitez lire un roman original et drôle, je vous recommande ce livre qui se lit très bien et est vraiment addictif.