Qui suis-je ? Pourquoi les gens me considèrent comme Juif alors que je ne suis pas croyant ? Suis-je ce que les gens font de moi ?
Vicente dit : “Pourquoi jusqu’aujourd’hui j’ai été enfant, adulte, polonais, soldat, officier, étudiant, marié, père, argentin, vendeur de meubles, mais jamais juif ? Pourquoi je n’ai jamais été juif comme je le suis aujourd’hui – aujourd’hui où je ne suis plus que ça.” (page 67).
L’auteur continu : “L’une des chose les plus terribles de l’antisémistisme est de ne pas permettre à certains hommes et à certaines femmes de cesser de se penser comme juifs, c’est de les confiner dans cette identité au-delà de leur volonté – c’est de décider, définitivement, qui ils sont.” (page 68).
Cette question identitaire est centrale et va peser sur la vie de Vicente. Se sentant loin du judaïsme, il va peu à peu être amené, malgré lui, à se sentir appartenir à la communauté juive, non pas de son fait, mais parce que l’Histoire ne lui en a pas donné le choix. Être solidaire des atrocités subies par les Juifs en Europe devient une évidence, comme de se revendiquer être Juif.