La désobéissance civile
C’est depuis sa cellule de prison qu’Henry David Thoreau écrit cet essai en 1846, aux États-Unis. La raison de son incarcération : avoir refusé de payer l’impôt finançant l’esclavage et la guerre au Mexique.
Il explique les raisons de son choix et la nécessité d’être en accord avec ses valeurs. Il pose des questions pertinentes et philosophiques sur la place qu’occupe le gouvernement dans la société. Cette machine dirigée par une élite, toujours les mêmes, décide des lois et de la morale à suivre. Mais si nous ne sommes pas d’accord avec des textes qui nous semblent immoraux et contre nos valeurs, la prison est-elle vraiment une réponse adéquate ? Le dialogue et le débat ne seraient-ils pas, au contraire, des solutions pour faire évoluer les sociétés ?
Et pourquoi devrions-nous toujours suivre la pensée dominante, si, au fond de nous, nous pensons que le gouvernement a tort ?
On comprend vite alors que ce texte, vieux de presque deux siècles, est terriblement d’actualité. Aujourd’hui, le fait de se poser des questions posent problèmes. Juste un exemple : voyez pendant la crise du Covid, à quel point certaines personnes sont devenues irritables, quel que soit le parti qu’elles défendaient d’ailleurs.
Je pense qu’Henry David Thoreau, à son époque, voulait dénoncer cela : le manque de clarté et de recul que peuvent avoir “les gens”, et la nécessité pour eux de suivre un gouvernement, peut-être par peur, par sécurité, ou par confort. Il ne prône jamais l’anarchie, mais demande simplement de prendre un peu de distance, d’analyser les situations, et d’assumer ses choix. Si la majorité raisonnait comme lui, le peuple gouvernerait pour de vrai.