1984

Il y a les livres et les bandes dessinées que l’on adore, qui nous transportent, qui nous bouleversent, et celles et ceux qui nous marquent à jamais.

Je l’ai déjà dit sur le blog, Si c’est un homme de Primo Levi et Maus d’Art Spiegelman ont été pour moi des coups de poings, tant les récits et les dessins ont été d’une violence nécessaire pour comprendre l’inimaginable.

Dans un tout autre registre, 1984de George Orwell est un livre qu’il faut absolument lire. Il y a quelques années, le roman avait été pour moi comme une révélation de ce que pourrait être le futur. Quand j’ai vu qu’il avait été adapté en bd, je me suis dit qu’il pouvait parfaitement être retranscrit en dessin, tant l’univers est rigide, linéaire et donc très graphique. Et en effet, les illustrations apportent encore plus de terreur à l’univers déjà très sombre de l’histoire.

Et dire qu’il a été écrit en 1949, quand le crédit social en Chine n’existait pas encore, quand la télé-réalité n’était même pas dans l’imagination des programmateurs, quand les écrans n’avaient pas envahi notre quotidien.

Mais c’est bien plus que cela. Tout, absolument tout dans cette histoire peut se transposer à notre époque : le contrôle des foules, l’appauvrissement de la langue, la falsification des faits historiques, l’ennemi commun à avoir. Tout.

C’est assez sidérant, car lorsque je l’avais lu il y a quelques années, chaque page me renvoyait à un fait d’actualité. En lisant la bd aujourd’hui, rien a changé. Je pense au Covid, au pass sanitaire, à l’Ukraine, au crédit social, au tout numérique, à Black Mirror, à la télé-poubelle etc. Et le pire, c’est que je suis quasiment sûre que si je relis 1984 dans quelques années, je le trouverai toujours d’actualité !

C’est flippant, je dois dire, car j’ai vraiment l’impression que la société que décrivait George Orwell en 1949 est en train d’arriver.

Je pense vraiment que tout le monde devrait lire “1984” pour ne pas que l’on nous impose la société de Big Brother.

Allez, gardez la pêche ! Bisous.